La poésie phonétique


Schwitters et la « Ursonate »

Les futuristes russes et italiens

D'un même mouvement, les cubo-futuristes russes ont entrepris de construire le poème (calligraphié ou typographié) dans l'espace de la page et d'en donner une interprétation vocale et corporelle. Dans un premier temps, ils ne s’intéressent pas tant aux sons qu'ils ne découvrent la scène comme condition de renouvellement de la poésie. En 1913 les cubo-futuristes se donnent en spectacle. Ils ont appris à faire de bruyantes lectures-débats où l'aspect du poète choque, où sa voix claque et on les choses peuvent aller jusqu'à l'engagement physique, à la bagarre... En Novembre apparaissent sur les murs de Saint-Pétersbourg des affiches annonçant « Vladimir Maïakovski, tragédie », une pièce/poème jouée par Kroutchonykh et Maïakovski lui-même. Les commentateurs ont parfois souligné l'importance de l'événement dans l'histoire du théâtre ; mais nous ne devons pas oublier qu'il s'agissait réellement de poésie et d'une première mise en spectacle du poème.

De la langue des oiseaux à la poésie sonore


Légendes

A l'article « Appeaux de chasse » (Conseils aux chasseurs) dans le Guide des collections et des collectionneurs (Albin Michel, 1967) nous lisons que « le chasseur qui s'intéresse plus au gibier qu'à l'objet a intérêt, de l'avis des spécialistes, à se passer d'appeau et à appeler lui-même ». Il trouvera d'excellents exemples de transcriptions littérales dans l'ouvrage de Charles Nodier, Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises (Paris, l828) où se trouve la notation du chant du rossignol par le savant ornithologue allemand Beshstein, remarquable exemple, avant la lettre, de poésie phonétique…