L'ire


Je ne peux rien affirmer pas plus que ma mort
C’est la fin de l’Homme-Express
La navigation sur le dos des baleines
Les anguilles dérogent à la règle
Passe un moment de panique
Ici le sang n’a qu’un tour d’avance
Sur les cyclones

Jack l’éventreur est vivant
Se mire dans les catadioptres
Je veux une certaine terreur des rendez-vous
Mon squelette fatigue
Une fille me sert le café de la mort
Une fesse me file entre les doigts
Je scrute gravement
Les ans voûtés / le signe / le singe / et la monnaie
Le feu rauque de mes babines

Les éléphants filent vers les cimetières
Le manganèse transpire
Très beau

Je vis au vitriol
J’ai navigué pas souvent dans les rafales de conjugaison
Et la mer à deux pas comme un rhum débranché



Le ciel dans la rue



tout meurt
un nouveau-né tousse, craque
inaugure la parole

tout se hait
se met à mal, mal à l’aise
dilate la gêne

j’insinue mes rêves
dans mes pas - la trêve
presque le frisson

ici traînent mes viscères
à leur tête ma mort
à l’heure dite et entendue

ma voix d’un air de dire
il y va de la vie
les cadavres blancs des sages dans les fondrière

une odeur méphitique
dans les rues grises cancérigènes
l’homme-femme cingle sur les sarcasmes


Halte à la hâte



Vous n’êtes pas sans savoir
Les signes de l’aube
Dans vos paupières cadenacées
La cigarette post-caféine
Les mots bleus des cimetières

Faites photocopier le Suaire



Mille creusets




l’été fluorescent
zombies à perte de vue
tic-tac des plages
ridées
sue l’araignée que traverse le métal
l’estampe calcinée
rives du bois flottant
à la limite l’ancrage
soudain d’un cil dans l’océan

pieuvre pour coeur
cimes cierges à l'orée
perles neige des lames et
mousse air aigle
désert mille creusets
fourmille allume rimes
titube vers deux ou trois fourrés
ruisseau lapé d'un rien

plis tissus
laquée lumière, parallèle,
ivresse, torsion ses sentes où
pupille Orient
nids d’engins, cils barbelés
ta frugale & lente
décomposition

 

surpris l’instant défait
le cri accru d’une herbe
et le ris jaune du gaz
(une pagaille de cils morte)
les parallèles font des noeuds toutes
les lettres s’épellent infiniment

malaise
dans
les capsules d’eau
le gel l’abris
- ferroviaire
du mal

chats avalanches
rêves caves
veines extra-mild
des mues
épingle kilomètres
dans le pharynx
transsibérien



Cata-strophes






Lavomatic-blues



Je suis fou de terre
Ravale son magma griffu
Ses tigres aux dents de sabre

Légendes paratonnerres & presse du coeur
La foudre anesthésiera la lune
Et son calot




Souvenirs du goulag



des jambes fusées décampent de la terre tandis que des vagues de plomb stupéfient les mers et le sperme de nos femmes. un grand canyon se dépeuple également de fourmis mangeuses de léopards.
rêves sous le sable. qui tombent pile. oblitèrent l’ouvrage-temps. cartes postales endolories. varech s’éternisant, lacérant les chairs. la pluie blessée disperse infiniment… les pupilles éclatées de l’aube souricière.

les oiseaux de proie fulminent sur la glace. l’azur est couleur kaki et des petits champignons crèvent dans l’Eldorado. mouettes bousillées, les falaises s’échappent

bivouac de la dernière chance sur la plaine d’airain. l’albâtre ruisselle des casques. en un clin d’oeil la lune fraye les autoroutes du ciel. un cliquetis de rasoirs électriques taillade le brouillard. les balles anti-matière ricochent sur des sexes non moins absents. un étron vole en éclat réveillant les angelots-téfal. tessons d’abeille, le gaz s’installe.




La langue rapeuse de l’agonie



Régulièrement
dans les autobus urbains
de vieilles femmes meurent sur mes genoux.

A cet instant
une méduse dégoupillée
saute dans le film.



L’air grave



A l’angle
Une femme imagine
Garçon
Facile

L’air gelait
l’on sectionnait les scènes
Faciles
L’air grave



Grand langulaire




par où le chant
redouble
s'adoube
gicle
où la langue a-vide, a-verse
s'abat
se pleure,
réversible, versatile
la verse la verve 
 
 
ce qui est dit est dit
j'a-voue ma naissance
en vérité
du voile
de la langue
pris/e au mot, pris/e au piège 
 
 
le monde
je me le tiens pour dit
et m'en tire à bon conte... 
 
 
tout-à-coup, coup double
la coupe
la coupure
du moment
coup d'essai, sous-coupe
coupe sombre, blanche
sous la coupe
du temps
coups d'à-coups, tirés à vue
nature coupage
la coulpe, couper 
 
 
laisser dire
le dire
(de la narration)
le registre des gisants
le géant démembré ainsi se compte